Bienvenue sur ce nouveau blog

Un espace pour dire, entendre, découvrir, respirer

Des moments de prière en radio

Grâce à RCF-Bruxelles, en direct ou à la demande

Reprendre souffle au sein des monastères

Rencontre avec Marie-Thérèse

Les funérailles chrétiennes

Questions fréquentes

Rites et symboles des funérailles

Vos questions sur les funérailles chrétiennes

Que se passe-t-il après la mort ?

Réponses de soeur Régine du Charlat, soeur auxiliatrice des âmes du Purgatoire

La liturgie des funérailles

Comprendre et construire

L'euthanasie

Repères et réflexions

lundi 28 janvier 2013

Veillée dans la famille en deuil jusqu'à l'inhumation

Veillée dans la famille en deuil jusqu’à l’inhumation


Photo ayaas.net
Dès l’annonce du décès, le deuil commence. C’est le moment où jamais qu’apparait le caractère social du deuil. La famille éprouvée se prépare à recevoir le soutient des parents, amis et connaissances. Il faut pour cela un cadre pour accueillir les visites de consolation et de soutien moral en attendant l’inhumation. Les visites ou la veillée ont lieu soit à une résidence indiquée par la famille soit dans une salle prise en location.

Afin d’éviter les charges à payer pour la salle ou pour la famille qui reçoit, la veillée est souvent programmée un ou 3 jours avant l’inhumation. Avant cette veillée, les visites ponctuelles ne sont pas interdites. C’est souvent à ce moment là que la famille a besoin d’un soutien et d’accompagnement moral et spirituel pour accepter et vivre l’événement dans la foi et la sérénité. 


Célébration de retrait de deuil ou le 40ème jour

Célébration de retrait de deuil ou le 40è jour

Photo ayaas.net
Une fois l’inhumation terminée, rien n’est encore fait. Il faut  le retrait de deuil c’est-à-dire « faire son deuil ». Le contraire conduit à des conséquences sociales et psychologiques pas intéressantes. Pour « faire son deuil »,  on a recourt très souvent à la célébration eucharistique suivie d’un verre ou un repas de convivialité. Cette célébration peut avoir lieu le jour même de l’inhumation ou longtemps après. Quand le retrait de deuil a lieu plus tard, il est organisé soit symboliquement le 40è jour soit à la date du premier anniversaire de décès ou  à une autre date circonstancielle déterminée par la famille. Elle peut aussi se limiter aux  intentions  pendant les célébrations eucharistiques.

Célébrer le « retrait de deuil » est un moment festif. Il n’est plus question de jaser les douleurs qui ont entourée la mort de la personne mais c’est  l’occasion de célébrer la vie, les meilleurs souvenirs du défunt et aussi occasion de remercier toutes les personnes qui ont assisté la famille  pendant les funérailles. C’est aussi le moment pour certaines personnes de se joindre à la famille parce que, en son temps, elles n’ont pas pu, offrir à la personne ou famille endeuillée leur compassion. « Etre aux côtés de ceux qui n’ont plus de mots, offrir notre oreille et notre cœur à leur désespérance, n’est-ce pas là le premier pas d’une authentique évangélisation ? » (Paul-Emmanuel Biron, Pastoralia n°9/nov. 2012 p.275)

Célébrer les funérailles pour les africains en Belgique



Photo ayaas.net
L’organisation liée aux célébrations des funérailles doit tenir compte de quelques paramètres : le lieu du décès, les valeurs et les habitudes traditionnelles à chaque pays ou cultures et les exigences d’où est issu le défunt ou la défunte  sans omettre  les formalités d’usages  en Belgique.


 Le décès en Belgique :
-    inhumation en Belgique
-    inhumation dans le pays d’origine 
Dans l’un ou l’autre cas, la célébration des funérailles peut se faire en présence  ou  en absence du corps du défunt. Ce dernier aspect influe considérablement dans la façon d’organiser la célébration. C’est l’occasion pour les organisateurs d’y mettre la couleur du pays d’origine dans la célébration par des gestes, des symboles et des paroles et des chants. 
Photo ayaas.net







Le décès dans le pays d’origine
-    Célébration des funérailles au jour de l’inhumation : 
     En signe de communion avec toute la famille qui vit le deuil au pays, nombreux sont ceux qui souhaitent que, le jour même d’inhumation, une célébration eucharistique soit organisée ici en Belgique en mémoire du défunt.
-    Célébration des funérailles le week end qui suit l’inhumation ou un autre jour possible : Il est souvent difficile d’être entouré des amis et connaissances en semaine, la famille endeuillée peut organiser la célébration le week end qui suit l’inhumation et un autre jour  afin d’avoir un maximum des personnes.

Dans l’un ou l’autre cas, la célébration se termine par un verre ou un repas selon les organisateurs.  Ceux-ci prennent le soin d’annoncer  immédiatement la célébration « du retrait de deuil » ou le 40è jour au cas où il n’a pas lieu le jour même de l’inhumation.

     Cet article fait partie du dossier 'Le deuil et la communauté africaine'. Voir    également:


La célébration du deuil dans le milieu des Africains

LA CELEBRATION DU  DEUIL DANS LE MILIEU DES AFRICAINS

                          
Photo ayaas.net
«Priez sans cesse. En toute circonstance, soyez dans l’action de grâces. C’est la volonté de Dieu sur vous dans le Christ Jésus ». 1Thess5, 17. Le deuil est une des circonstances possibles de communion et d’action de grâces. Par des signes, des gestes, des paroles, des rites et des symboles propres, les africains de Belgique ou d’ailleurs essaient de vivre ici et là le deuil en famille, en communauté et en Eglise. Pour nous, célébrer les funérailles dans l’Eglise et en Eglise est un acte de foi et d’espérance en Dieu qui donne sens à la vie dès la conception jusqu’à la mort. C’est pourquoi la célébration de deuil et des funérailles se fait pour la majorité des cas  avec une Eucharistie.

En Belgique, les africains ne forment pas un peuple, une seule et une même culture. Ils sont différents par leurs origines géographiques, culturelles, ethniques et tribales. La diversité, loin de constituer une raison des rivalités inutiles, constitue un atout pour l’originalité de chaque célébration de deuil ou de funérailles. Le sens d’écoute dans un esprit d’ouverture est un élément propice pour aider la personne ou la famille endeuillée de mieux célébrer et  faire le deuil.

Dans un contexte différent de leur milieu culturel d’origine, de nombreux africains en Belgique se sentent perdus. Ils ont besoin d’accompagnement et de soutient sociologique, spirituel et psychologique pour vivre la mort d’un proche. C’est dans ce sens là que le deuil constitue, à notre avis, un des lieux d’évangélisation et de proximité pastorale autant pour les africains que pour tous le monde. 

Cet article fait partie du dossier 'Le deuil et la communauté africaine'. Voir également:
Célébrer les funérailles pour les africains en Belgique
Veillée dans la famille en deuil jusqu'à l'inhumation
Célébration de retrait de deuil ou le 40ème jour

lundi 21 janvier 2013

Le sacrement des malades

Les équipes de visiteurs ont récemment créé une brochure sur le sacrement des malades.


Photo Vicariat Brabant wallon
Son objectif ?  Devenir un outil de dialogue entre la personne visitée et le visiteur, afin de présenter et de parler du sacrement des malades.

Page après page, cet outil aborde des questions liées à la maladie, à la souffrance, à la foi. Comment chaque personne vit-elle les différentes dimensions liées à sa santé, son âge, son hospitalisation ?

Un cheminement qui se fait avec l'assentiment de la personne: elle peut refuser d'aborder certaines pages et décider de s'arrêter. Les idées qui ressortent de la discussion ainsi engagée peuvent être retravaillées et intégrées à la célébration, (tout en gardant le secret professionnel!) pour vivre un temps fort, incarné et porteur de vie.

Le sacrement des malades est destiné aux vivants, et non aux mourants!  Cliquer ici pour télécharger la brochure.




Equipe des visiteurs de malades


Photo Mathieu Dulière
« Visiter régulièrement des personnes malades, âgées, isolées, handicapées qui le demandent, à domicile ou en maison de repos, dans le respect de leurs convictions, voilà le service que rendent les visiteurs bénévoles à Bruxelles. Ils sont les témoins privilégiés de ce que vivent les personnes visitées : solitude, abandon, silence, difficultés du grand âge, questions de sens et de non sens, joies, projets, espoirs, …. Les accompagner dans ce qu’elles vivent, entendre les confidences, les récits de vie, écouter les questions spirituelles ou religieuses, ils connaissent cela. »

Equipe des Visiteurs de malades
Eglise catholique de Bruxelles - rue de la Linière, 14 à 1060 Bruxelles - Tel 02/ 533 29 60 (répondeur en cas d'absence) - equipesdevisiteurs@catho-bruxelles.be

mardi 8 janvier 2013

Photo: Erminio Modesti

Lachrymae -
Une des chroniques 'sous la table' parue dans la Libre Belgique
par Lucien Noullez - (c) La Libre Belgique 2005

Voilà ce qu’on doit bien annoncer un jour à un enfant : « Ton Bon-papa est mort… »

Et la réponse de l’enfant est simple, au fond.

Il ne dit rien. Il prend d’abord un air étranger, puis son visage se tord, et puis ses larmes tombent. Lachrymae.

C’est la toute première fois que son univers intime change vraiment. « A chaque homme qui meurt, le monde recommence » dit une vieille chanson de Bécaud. Voilà l’enfant devenu rouge. Sans aucun autre appui, pour déverser sa solitude, que la grimace, et cet excès du corps, de l’âme, du visage et de la vue, qu’on nomme les larmes. Lachrymae. Parler simplement de tristesse serait faire insulte au débordement que cet émoi exprime. Parler de désespoir serait idiot. Le chagrin, le simple chagrin, le lourd, le vrai chagrin se manifeste soudain, dans la vie. Avec Bon-papa, on a joué à la plage. On a senti les odeurs étonnantes d’un  corps travaillé par le temps : ce mélange d’eau de Cologne et de vieillesse… On a rigolé. On a osé, parfois, des mots interdits. On a aussi entendu parler d’une époque éloignée, où la télé n’existait pas, où les chevaux passaient dans les rues, et quelquefois aussi la peur. On s’est fait une image forte du bonheur et de la joie, qui eurent à traverser la guerre. Alors, le désespoir…

L’entourage, lui, se montre un peu plus fort. Les adultes, il est vrai, n’en sont pas à leur premier deuil. On sait à peu près comment s’y prendre, à qui il faut téléphoner, qui il faut alerter. La maladie, lentement, minait ce pauvre corps, et elle a eu raison de lui… à quelle heure encore ? Dans le cours sans répit du temps, voilà que la seconde même où le grand-père s’est éteint revêt une importance particulière. Et là, devant lui, tout juste après que l’hôpital ait appelé les plus proches, on demeure, malgré tout, stupéfait.

Certes, comme on le dira plus tard, « on s’y préparait » ; certes, avec toutes les machines qui le maintenaient en vie « il n’était plus très beau à voir »… Il n’empêche qu’on est interdit. Cette immobilité de visage et de poitrine, ce silence incroyable du corps… On mesure soudain combien la vie remue, combien, même fragile, surtout fragile, elle est vivante. A tel point qu’une espèce d’incrédulité frappe les visiteurs. Evidemment, on reconnait le corps du grand vieillard. Mais ce n’est plus tout à fait lui. Privé de la batterie du cœur et de la forge des poumons, il est semblable à ce qu’on a connu, et proprement méconnaissable.  

Lachrymae. Les Albigeois parlaient de la mort, comme du « baiser de Dieu », et les mystiques orthodoxes, évoquent abondamment, le « don des larmes ». « Je pleure, parce que vous ne pleurez pas ! », dit, pour sa part, un personnage de Kieslowski, à une jeune femme qu’un double deuil violent et pénible a durci jusqu’à l’aphasie.

Il ne faut pas être croyant pour saisir que, dans chacune de nos existences, la rencontre avec la mort constitue une expérience spirituelle. Soudain, la vie doit se repenser autour d’une absence. Brutalement, car, même si on attend le décès d’un parent dont les souffrances et l’état nous sont devenus insupportables, l’annonce de la mort constitue toujours une déflagration. On doit reconsidérer les liens de famille. Soudain, le défunt n’a plus que nous pour le défendre, pour en parler, pour l’insérer peu ou prou dans la mémoire. Et, tout à coup, parce qu’un terme y a été mystérieusement mis, cette vie se révèle à la fois lumineuse et obombrée. On se souvient, et on peut encore rire, de ses facéties. Mais on évoque aussi, par devers soi, tant de choses qu’on aurait pu lui dire, tant de questions que l’on n’a pas voulu ou osé lui poser…

Lachrymae. Il ne se passe plus une année sans que je sois invité à m’associer à plusieurs deuils. Cette présence de la mort, qui, forcément, s’accroit avec l’âge, il arrive qu’elle m’effraye, bien sûr. Mais quelquefois aussi, à l’instar d’une musique qui s’achève, ou d’un grand livre dont on tourne la dernière page, elle m’apaise. Les morts ne sont pas parmi nous pour nous hanter, et moins encore pour nous décourager. Ils résonnent dans nos consciences et nos mémoires, comme autant de témoins de cette chose passante, dont nul ne maitrise l’origine ou les fins dernières, cette chose magnifique : la vie !

Lucien Noullez
(En écoutant Dowland et Benjamin Britten)